Définition officielle de la douleur
Selon l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP International Association for the Study of Pain), la douleur est définie officiellement comme étant une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle.
Ma définition de la douleur
La douleur est un peu comme un enfant morveux qui hurle en pleurant, cramponné à la jambe de votre pantalon. Impossible à déloger, il a peur, il ne comprend pas, il est coincé, tétanisé de trouille.
Les différentes douleurs
On constate 2 sortes de douleurs même si les médecins s’accordent aussi à les classifier en fonction des raisons de leur présence.
LA DOULEUR AIGUË
La douleur aiguë est transitoire. Elle sert de signal d’alarme plus ou moins violent en indiquant la présence d’une lésion due à un traumatisme ou une affection.
LA DOULEUR CHRONIQUE
La douleur chronique persiste et est récurrente au-delà de la cause initiale. Elle répond peu au traitement et peut entraîner une détérioration du quotidien, tant au niveau fonctionnel que relationnel. Elle est aussi la compagne de bons nombres de pathologies lourdes.
Dans cette article consacré à la douleur, nous nous attarderons volontairement sur la dimension émotionnelle de la douleur. Affiner la compréhension du lien entre le senti et le vécu est indispensable. En effet, c’est le lien entre la douleur et les émotions que la pratique de la sophrologie va contribuer à mettre en place. Et nous permettre d’en prendre conscience participe à l’atténuation des douleurs chroniques.
Rôle de la douleur
La douleur est une information fournie par le corps pour nous permettre d’ajuster nos comportements. Cette information est nourrie d’une part par les émotions ressenties, et d’autre part par les sensations corporelles vécues. Toutes ces informations nous invitent à comprendre, à modifier, à apaiser nos émotions en changeant nos comportements.
EXEMPLE :
Vous posez malencontreusement votre main sur le poêle brûlant. Immédiatement tous vos signaux corporels se mettent en alerte pour vous indiquer qu’il faut changer de position et mettre votre main ailleurs. Dès lors, la douleur commence à disparaître n’étant plus utile puisque vous avez bien réagi. Vous avez pris soin de vous. Vous vous êtes protégés.
A cet instant, vous vivez une émotion précise en lien avec une action précise que votre inconscient va enregistrer. Et à partir de ce moment là, vous serez toujours prudent. Vous ne laisserez plus votre main entrer en contact avec un poêle brûlant.
Petit rappel :
Les émotions qui accompagnent les événements de notre vie s’enregistrent dans notre inconscient pour fournir à nos expériences futures une base de données. Cette dernière, totalement unique et personnelle, nous permettra à l’avenir d’interpréter les expériences de notre quotidien et d’agir en conséquence. C’est en ça que nous sommes tous différents. Notre réalité n’est pas celle des autres. Nos vérités ne sont pas celles des autres puisque chaque vécu est différent.
Perception de la douleur
Chacun a une perception unique de la douleur. Pour autant on sait comprendre, imaginer ce à quoi ressemble la douleur de l’autre si on en a l’intention. C’est une perception commune à tous les êtres vivants. Regardez un animal qui souffre et vous êtes capables de « comprendre » ce qu’il sent. Certains vous diront qu’ils sentent, qu’ils devinent la nature en train de souffrir.
Peu importe la perception de chacun, c’est un langage universel que nous avons tous déjà expérimenté.
L’homme douloureux
La douleur change la relation avec le monde
On n’imagine pas quand on ne le vit pas, mais tous les douloureux le disent : souffrir, vivre une douleur au quotidien empoisonne, pourrit, détruit la vie. Toutes les douleurs récurrentes provoquent une grande anxiété ainsi que des troubles du sommeil. Aussi, il est courant d’observer une dégradation de l’équilibre émotionnel. Par exemple un regain de tristesse et un risque aggravé de repli sur soi. La perte d’autonomie est fréquente également causant davantage d’isolement, de solitude. Tous ces comportements qui s’ajoutent à la douleur physique, entraînent beaucoup de souffrance mentale et trop souvent des syndromes dépressifs. L’un entretient la présence de l’autre. Et Vice versa.
De plus, l’injustice majeure est que la douleur est totalement invisible pour les autres. A priori quand on souffre il serait préférable d’avoir un cancer. En effet lui sera visible si vous avez perdu vos cheveux et éveillera de suite la compassion. Au contraire de certaines pathologies qui ne présentent aucune trace extérieure d’existence et donc passent inaperçues. Pour l’entourage professionnel ou les proches de la personne douloureuse, il est souvent difficile de comprendre, de partager, de soutenir dans la mesure où aucun signe visible ne donne l’information. Cette difficulté de perception aggrave l’état de profonde solitude que vit le douloureux qui ne peut pas partager son ressenti et subit l’incompréhension de ceux qui partagent sa vie. Il souffre du manque de reconnaissance pour tout ce qu’il endure seul. Parfois même certains médecins ne comprennent pas, minimisent ou mettent en doute la présence de cette douleur. Et en règle générale, le regard des autres devient de plus en plus difficile à supporter.
Ce que nous faisons
Alors, à coups de médicaments, de drogue nous ne cherchons qu’un moyen : celui de faire taire la douleur. De la museler, de l’éviter, de la réduire. Et c’est juste normal, effectivement il est intolérable de la laisser exister continuellement, bien sur qu’il est épuisant de devoir la supporter. Le corps n’est pas prévu pour encaisser toutes les conséquences physiologiques et émotionnelles que l’on constate à plus ou moins court terme et en fonction des individus. Parce que nous ne bénéficions pas tous de la même résistance.
Installer le changement
La douleur est entretenue par nos comportements. De sorte que si elle n’est pas entendue, si nos comportements ne changent pas, si nous laissons la main sur le poêle, la douleur va s’amplifier.. jusqu’à ce que son intensité, sa force lui permettent d’être écoutée, reconnue. Et seulement là, une fois accueillie elle pourra s’apaiser.
Les maladies douloureuses, celles pour lesquelles on reconnaît la présence de douleurs chroniques sont le support, le mode d’expression, le lieu privilégié de l’inconscient vers le corps pour nous faire passer les informations. Pour nous dire de changer. Changer peut-être de pensées, de réflexions, d’attitude, changer de comportement, remettre en question nos valeurs, nos croyances, nos attentes, nos doutes, nos constats… pardonner le passé, adoucir l’injustice… changer.. faire autre chose, faire autrement..
Ensuite attention à ne pas changer pour refaire la même chose. Lorsque je décide de mettre l’autre main sur le poêle je ne change rien et j’ai toujours mal. Par exemple, si je remplace les spaghettis bolognaises par des coquillettes j’aurai toujours des pâtes à la tomate..
L’apport de la sophrologie et de l’hypnose
Pour apprendre l’échange avec la douleur et vivre mieux avec, la sophrologie et l’hypnose sont des alternatives efficaces dont les avantages non négligeables à souligner sont qu’elles sont naturelles, gratuites, il est conseillé d’en abuser et ce sans contre indication. Elles sont faciles et accessibles quelque soit l’état de forme physique ou encore l’âge des personnes.Et aussi on peut pratiquer seul chez soi en toute autonomie une fois qu’on a appris les différentes techniques.
Ces dernières vont nous apprendre à accueillir ce qui est dans notre corps, nos sensations. L’esprit se calme et peut alors faire le lien avec le comportement qui est à modifier, les pensées à transformer, les valeurs à reconsidérer. Et en fonction de la pathologie, en fonction de l’ancienneté de la douleur, le corps se calme lui aussi quand on accepte la douleur comme un courrier dans la boite aux lettres, et qu’on soulève un peu la main du poêle.
Et plus on soulève la main jusqu’à ne plus toucher le poêle, plus on retrouve des sensations supportables, jusqu’à la faire taire de plus en plus..
Bien sur je vous entends déjà : ce sont des mots. Et quand on souffre au quotidien sans voir d’issue, sans soulagement, il est difficile de soulever sa main.
Peut-on apprendre ?
Nous ne savons pas le faire parce que nous ne l’avons jamais appris. Nulle part. Pas appris à l’école, pas à la maison, pas en famille, ni même en couple. Nous vivons dans un monde qui élève ses enfants à grands renforts d’évitement, qui fonctionne à coups de bonbons magiques qui nous endorment, nous réveillent, nous font rire ou nous empêchent de pleurer .. Nous vivons dans un monde qui nous enseigne que seuls les savants peuvent nous aider puisqu’ils sont les seuls à savoir .. Alors comment croire en nous ? Comment croire que nous sommes capables, nous, de faire quelque chose pour nous ?
C’est peut être ça qu’il faut changer : croire en soi, croire que nous pouvons.
Mais en a t-on envie vraiment ?
Je vous entends encore : bien sur que j’en ai envie ! Je n’en peux plus de souffrir ..
Sauf que si la douleur perdure, c’est que nous avons sans doute intérêt inconsciemment à laisser la main sur le poêle. Peut être avons nous besoin d’attirer les regards, la compassion, peut être avons besoin d’être secouru, que quelqu’un dans un élan d’amour se précipite vers nous pour nous aider à ôter notre main ? Et pourtant nous sommes totalement capables de le faire seul. Alors ?
Il est temps de renoncer à attendre des autres qu’ils vous soulagent. Espérer que leur regard va changer les choses. Ils sont occupés avec leur propre main coincée dans la tondeuse et n’ont pas forcément conscience de vos besoins.
Par contre il serait vraiment pertinent et efficace de le consoler, le cajoler, l’aimer cet enfant morveux qui pleure en hurlant, accroché à la jambe de votre pantalon.
Je vous accompagne pour apprendre à le faire.
Je vous invite à participer
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« Gestion de la douleur »
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